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Masterclass Adèle Exarchopoulos : une leçon de liberté et d’instinct

L'école de médiation culturelle ICART a eu le plaisir d'accueillir l'actrice Adèle Exarchopoulos pour une masterclass animée par le réalisateur et journaliste Pierre Gaffié. À quelques jours de son départ pour le Festival de Cannes, l'actrice est venue partager son parcours, ses choix artistiques et sa vision du métier avec les étudiants.


Improviser pour mieux ressentir

C’est à travers les cours de théâtre, suivis en activité extrascolaire, qu’Adèle Exarchopoulos découvre le jeu. Très vite, elle identifie cet espace comme un terrain d’expérimentation où « le ridicule n’était plus un inconvénient ». Elle y trouve une forme de liberté et de plaisir qui ne l’a jamais quittée.

Ce goût de l’instant, elle le retrouve pleinement sur le tournage de La Vie d’Adèle (2013), film charnière dans sa carrière pour lequel elle a reçu le César du meilleur espoir féminin. L’absence de marques au sol y devient pour elle le symbole d’un cadre libéré, propice à l’improvisation et à l’intensité émotionnelle. Ce film, aussi exigeant qu’émancipateur, a profondément influencé sa manière d’aborder le métier : lâcher prise pour mieux accueillir l’émotion.


Rencontres et résonances

Adèle aborde chaque rôle comme une rencontre. Les castings, loin de l’intimider, sont pour elle un moment précieux : « une bonne compétition », dit-elle, non pas pour être la meilleure, mais pour se rapprocher le plus justement du personnage. C’est aussi l’assurance d’être choisie « pour de bonnes raisons ».

Son approche repose sur l’authenticité : apprendre une langue, découvrir une culture, construire un passé... autant d’étapes nécessaires pour incarner un rôle avec justesse. Je verrai toujours vos visages (2023), film qui l’a profondément marquée, incarne cette démarche et lui vaut le César de la meilleure actrice dans un second rôle. Le tournage à la fois révélateur et intense, l’a confrontée à des bénévoles engagés et à une cause peu représentée dans le paysage cinématographique.

Dans The Last Face (2016) de Sean Penn, elle interprète une infirmière dans un pays en guerre – un rôle qui résonne personnellement, comme un hommage à sa mère, infirmière à l’hôpital Bichat. Comme souvent dans son travail, l’affect et la mémoire nourrissent la performance.


Un art du collectif

Adèle Exarchopoulos accorde une importance essentielle aux équipes technique et artistique. Sur chaque tournage, elle cherche un allié, un regard de confiance. « Tout le monde compte sur un plateau », insiste-t-elle, rappelant que le cinéma est avant tout une aventure collective. 

Interrogée sur la place des femmes dans le cinéma, elle se veut lucide et confiante : « Ça évolue. » Elle observe avec enthousiasme que de nombreuses jeunes femmes prennent aujourd’hui leur place dans le milieu, souvent autodidactes, affirmées, engagées. Mais elle met en garde contre les divisions : « Il ne faut pas se diviser », préférant une approche humaniste, fondée sur l’écoute, le respect et la solidarité.

Adèle Exarchopoulos en quelques confidences :

Ses références culturelles et cinématographiques : Les documentaires et photographies de Raymond Depardon, Patrick Dewaere, Isabelle Adjani dans La Reine Margot, le travail de Tahar Rahim, la singularité de Raphaël Quenard ou encore Jack Nicholson.

Les réalisateurs avec qui elle rêve de tourner : Jacques Audiard, Antoine Chevrollier, Claire Denis et Hafsia Herzi.

Ses meilleurs souvenirs de tournage : La Flamme (2020) et Je verrai toujours vos visages (2023).

Un film récent qui l’a marquée au cinéma : L’Histoire de Souleymane (2024) ou La Belle de Gaza (2024).

 

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