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La chronique culturelle #3

Ce mois-ci, on vous emmène à la rencontre de Lou, une étudiante passionnée, qui a trouvé l’école de médiation culturelle ICART Bordeaux le lieu idéal pour conjuguer amour du 7ᵉ art et ambition professionnelle.

Actuellement en MBA Spécialisé Ingénierie Culturelle & Management, majeure Cinéma, à l’école de médiation culturelle ICART Bordeaux, Lou a construit un parcours à la croisée de ses passions : l’organisation d’événements et le cinéma. Portée par l’envie de valoriser des œuvres cinématographiques et d’accompagner leur rencontre avec le public, elle se destine à l’organisation de festivals, où l’adrénaline du terrain rencontre la rigueur de la préparation et de la logistique.

Comment est née votre passion pour le cinéma ?

Le cinéma a toujours occupé une place importante dans mon éducation, avec des films sélectionnés pour m’ouvrir à d’autres points de vue, à d’autres récits. Le vrai déclic est venu en découvrant Le Cercle sur Canal+, où j’ai compris que le cinéma se vivait aussi à travers l’analyse et le débat.
Deux films ont alors marqué mon parcours : Call Me by Your Name (2017) et Juste la fin du monde (2016). Peu après, Xavier Dolan est devenu une référence essentielle, notamment avec Mommy (2014), premier film que j’ai eu envie d’explorer en profondeur.
Enfin, la prise de conscience qu’il était possible de faire du cinéma un métier s’est faite au lycée, à l’occasion de l’organisation d’un festival autour du centenaire de la Première Guerre mondiale.

Quel est le dernier film qui vous a particulièrement marquée ?

A Real Pain (2025), sans trop savoir expliquer pourquoi, m’a profondément touchée. J’ai été marquée par le jeu de Kieran Culkin, par cette vulnérabilité entre deux cousins qui ne se comprennent plus vraiment, mais aimeraient pouvoir se retrouver. Le film aborde un sujet lourd avec beaucoup de tendresse et de pudeur. J’ai aussi été sensible à la sobriété de la mise en scène, qui laisse toute la place aux émotions, sans les forcer ni chercher à tirer les larmes. C’est un film qui m’a habitée longtemps après.
 

Parmi les lauréats des César 2025, y en a-t-il un qui vous a inspirée ?

Flow (2024) de Gints Zilbalodis m’a bluffée. Ce film d’animation sans dialogue m’a captivée du début à la fin grâce à une mise en scène d’une fluidité incroyable, presque vivante, qui rappelle le langage du jeu vidéo. J’ai trouvé cette approche brillante : sans faire de grandes démonstrations, le film bouscule les codes avec une parfaite maîtrise du rythme et de l’image. C’est exactement ce genre de propositions audacieuses que j’ai envie de défendre en festival. Parce qu’ils osent, parce qu’ils explorent, et parce qu’ils touchent juste.

La sélection officielle du Festival de Cannes 2025 vient d'être dévoilée. Un film ou un cinéaste que vous attendez avec impatience ?

J’attends avec impatience Eddington, le prochain film d’Ari Aster. Après Midsommar et Beau is Afraid, je suis fascinée par sa capacité à mêler horreur et réflexions profondes sur la société et la psychologie humaine. Même si l’horreur n’est pas un genre que je consomme régulièrement, des réalisateurs comme Aster, Eggers et Peele ont su capter mon attention par leur approche plus complexe et engagée. J’ai hâte de découvrir comment Eddington s’inscrit dans cette lignée.
 

Selon vous, quelles évolutions ou tendances remarquez-vous dans le cinéma d’aujourd’hui ?

Le cinéma est aujourd’hui à la croisée des chemins, partagé entre deux dynamiques : d’un côté, les studios misent massivement sur les franchises et blockbusters, au risque d’une saturation du marché — une "implosion" que Steven Spielberg annonçait déjà en 2013. De l’autre, des films plus originaux et humains, comme La Nuit du 12 ou L’Histoire de Souleyman, rencontrent un public en quête de nouveauté, souvent grâce au bouche-à-oreille.
Les échecs de grosses productions récentes (Blanche-Neige, Megalopolis, Joker 2, Madame Web, Astérix et Obélix : L’Empire du milieu, Les Trois Mousquetaires) illustrent un modèle qui peine à convaincre, tandis que des succès inattendus comme Parasite ou Everything Everywhere All at Once prouvent qu’il existe encore une vraie place pour des récits audacieux et portés par l’enthousiasme des spectateurs.

Quel regard portez-vous sur l'évolution des plateformes de streaming et leur impact sur l'industrie cinématographique traditionnelle ?

C’est une question de plus en plus passionnante, non pas tant pour le confort de visionnage que pour ce que les plateformes changent en profondeur dans les modèles économiques du cinéma. En France, par exemple, le rôle de Canal+ dans le financement du cinéma national est en train d’être repensé, ce qui bouscule une forme d’hégémonie historique. Faut-il ouvrir davantage la place aux plateformes ? Pourquoi pas, à condition qu’elles s’engagent activement dans le soutien et la valorisation du cinéma français. Le vrai enjeu, c’est de penser un équilibre. Si elles prennent plus de place, elles doivent aussi assumer une responsabilité artistique et culturelle — pas seulement algorithmique.
À titre personnel, je suis très attachée à la salle de cinéma. Je ne pense pas qu’il faille opposer les deux formats : ils peuvent coexister harmonieusement. La fréquentation des salles a d’ailleurs remonté depuis le Covid, preuve que l’expérience collective reste irremplaçable. Il y a de la place pour les deux, et avec le temps, un équilibre se dessinera entre l’expérience en salle et celle à la maison.

Un projet réalisé à l’école de médiation culturelle ICART dont vous aimeriez nous parler ?

Cette année, j’étais aux pôles cinéma et production des Prix de l’ICART. Nous avons mis en avant huit courts métrages d’animation autour du thème Tempête.s, avec la volonté de valoriser aussi les équipes derrière ces projets. Le tout s’est déployé sur environ six mois, avec plusieurs phases successives. J’ai surtout été mobilisée sur la fin, pour la logistique et la coordination : faire en sorte que tout tienne concrètement. C’était intense, mais très formateur. Il a fallu gérer les imprévus, ajuster, anticiper… et voir la salle se remplir le soir de la projection a été une vraie récompense.

Quel(s) métier(s) du cinéma vous attire le plus aujourd’hui ?

Je me tourne vers l’organisation de festivals, en particulier l’accueil des invités et la gestion des relations publiques. Ce qui m’attire, c’est l’aspect organisationnel : faire en sorte que chaque détail soit pensé pour que tout se déroule parfaitement. J’aime ce rôle de coordination, qui demande de l’anticipation tout en gardant un lien humain fort avec les équipes comme les invités. C’est un peu comme être chef d’orchestre, en veillant à ce que chaque note s’accorde.
Mon service civique au festival du film espagnol Cinespagna de Toulouse va me permettre d’approfondir cette dimension, notamment à travers la coordination des séances scolaires, la médiation, et même un début de programmation. C’est une opportunité concrète pour mieux comprendre comment tout s’articule en amont.
À terme, j’aimerais évoluer dans des festivals plus grands, tout en continuant à mêler organisation, gestion et relation humaine pour faire vivre le cinéma sous toutes ses formes.
 


Les recommandations culturelles de Lou

🎞 Le meilleur film de tous les temps
C’est LA question impossible… alors autant laisser parler mes différentes humeurs :

  • Quand j’ai besoin de pleurer : Aftersun (2022) ou Manchester by the Sea (2016) — deux films bouleversants sur la santé mentale et la filiation.
  • Quand j’ai besoin d’action : Inglourious Basterds (2009).
  • Quand j’ai besoin de rire (mais pas trop légèrement non plus) : Little Miss Sunshine (2006), une comédie douce-amère qui serre le cœur autant qu’elle le réchauffe.
  • Mon film doudou : Orgueil et Préjugés (2005). Certainement celui que j’ai le plus regardé, même si je ne le dis pas trop fort…
  • Et si je dois vraiment trancher : Matthias et Maxime (2019) de Xavier Dolan. Un film plein de douceur, sur l’amitié, peut-être le plus discret de sa filmographie — mais un vrai bonbon visuel.

📺 Des séries à binge-watcher

  • Arcane (2021–2024) : une claque visuelle, avec une écriture sensible et des personnages inoubliables.
  • Blue Eye Samurai : une animation superbe et une héroïne marquante.
  • Dark (2017–2020) : dense, complexe, parfois casse-tête… mais passionnante.
  • Fleabag (2016–2019) : deux saisons courtes, drôles et bouleversantes. Un bijou.

🎧 Une bande originale à écouter 

  • Matthias et Maxime (2019) et Arcane (2021–2024)
  • The Hours (2002), ma première vraie claque musicale au cinéma
  • Et en dehors du cinéma, deux BO marquantes de jeux vidéo : The Witcher 3 (2015) et Jusant (2023) — (oui, je triche un peu, mais elles méritent leur place ici !)

📍 Une salle de cinéma à (re)découvrir à Bordeaux
L’UGC Ciné Cité. C’est là que je passe le plus clair de mon temps (merci la carte UGC Illimité !). Large programmation, accès facile… et petit clin d’œil : le directeur adjoint, Stéphane Potel, est aussi notre professeur d’Industrie du Cinéma à l’ICART.

📚 Un livre ou podcast à conseiller sur le cinéma
Le podcast Réalisé sans trucages : un rendez-vous hebdomadaire animé par cinq critiques aux profils variés. Entre actualité, débats et rétrospectives, c’est à la fois pointu, accessible et toujours stimulant.

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