Comment authentifier et estimer une œuvre d’art ?

Savoir authentifier, c’est s’assurer qu’une œuvre est bien ce qu’elle prétend être.
Savoir estimer, c’est comprendre comment une émotion devient valeur.
En 2024, selon le Art Basel & UBS Art Market Report 2025, les ventes mondiales d’œuvres d’art ont atteint 57,5 milliards de dollars, contre près de 65 milliards l’année précédente. Un ralentissement qui ne traduit pas un désintérêt, mais une exigence accrue : les collectionneurs, les galeries et les maisons de ventes veulent désormais des œuvres irréprochables, garanties, contextualisées. C’est là qu’interviennent les experts et spécialistes.
Une enquête avant tout
Vérifier l’authenticité d’une œuvre, c’est comme remonter le fil d’une vie. On part d’une signature, d’une matière, d’un détail, et l’on cherche à confirmer ou infirmer une histoire. L’œil du spécialiste reste central, mais il s’est entouré d’outils technologiques puissants : infrarouge, rayons X, spectroscopie, analyses chimiques des pigments, et même intelligence artificielle ! Certaines entreprises comme Art Recognition utilisent des algorithmes capables d’analyser le geste pictural d’un artiste à partir de milliers de points de données : un allié précieux, mais qui peut faire aussi débats !

Quand l’intelligence artificielle défie les experts
En octobre 2025, la société suisse Art Recognition a relancé le débat sur la place de l’intelligence artificielle dans l’art en attribuant le Joueur de luth à Caravage (l’une des trois versions existantes de cette œuvre, la version de Badminton House).
Jusqu’ici considérée comme une copie d’atelier, la toile aurait, selon l’algorithme, 85,7 % de chances d’être un original, en la comparant à 200 peintures du maître du clair-obscur ainsi qu’à des œuvres de ses contemporains au style similaire.
La société a également remis en cause l’authenticité d’une autre version du tableau, issue de la collection du marchand Daniel Wildenstein, longtemps tenue pour autographe. Quant à la troisième, conservée au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, elle reste unanimement reconnue comme authentique.
Si ces techniques permettent d’observer au-delà de la surface : repérer un dessin sous-jacent, un repentir, une intervention postérieure, l’expertise est également un métier d’instinct et de mémoire. Le spécialiste relie l’œuvre à son contexte historique, à son époque, à l’évolution du style de l’artiste. Il sait repérer la singularité d’une touche, une couleur de vernis, une toile d’origine.
L'importance de la provenance
Mais l’authenticité, ce n’est pas seulement une question de main : c’est aussi une question de parcours. La provenance à savoir l’historique de propriété et de circulation de l’œuvre, est aujourd’hui aussi importante que la signature elle-même. Une œuvre dont la provenance est claire, documentée et reconnue, c’est-à-dire accompagnée d’un historique d’expositions, de propriétés ou de références bibliographiques, bénéficie souvent d’une valeur accrue pouvant atteindre 30 % sur le marché. À l’inverse, une zone d’ombre dans son historique, une facture manquante ou un silence dans les archives peuvent suffire à faire douter le marché.
Les experts consultent alors les catalogues raisonnés, les archives de galeries ou les bases de données internationales : Art Loss Register ou Interpol Works of Art pour s’assurer qu’une pièce n’est pas volée ; Getty Provenance Index pour retracer ses expositions ; Artnet et Artprice pour croiser les résultats de ventes. Cette démarche d’enquête documentaire est fastidieuse mais capitale.
De plus en plus, la blockchain vient compléter ces sources traditionnelles : certaines galeries et maisons de ventes délivrent des certificats numériques qui garantissent la traçabilité d’une œuvre de sa création à sa dernière transaction. Un nouvel outil au service d’une exigence ancienne : la transparence.
Donner une valeur à une émotion
Une fois l’authenticité établie, reste à répondre à la question la plus redoutable : combien vaut cette œuvre ?
L’estimation est l’autre versant du métier, plus économique mais tout aussi subtil. Car il ne s’agit pas simplement de chiffrer, mais de comprendre la valeur culturelle, symbolique et marchande d’un objet unique. Les experts s’appuient sur des millions de données issues d’Artnet ou Artprice, analysent les ventes comparables, le format, la technique, la période de création, l’état de conservation, etc.
Mais au-delà des chiffres, l’estimation suppose une lecture du moment : le goût du public, les tendances du marché, l’attention portée à certaines écoles ou à certaines figures oubliées. Le rapport d’Art Basel & UBS montre ainsi que le haut du marché (les œuvres à plus de 10 millions de dollars) s’essouffle, tandis que les segments intermédiaires progressent. Les ventes en ligne atteignent désormais 10,5 milliards de dollars, représentant une part stable de 18 % du total des ventes du marché de l’art, preuve que le numérique transforme aussi les comportements d’achat.
Quels sont les métiers du marché de l’art ?
Derrière ces opérations discrètes se cache tout un écosystème de métiers.
- L’expert d’art, qui engage sa réputation à chaque certificat délivré pour authentifier une œuvre.
- Le commissaire-priseur, chef d’orchestre des ventes, dont les estimations conditionnent l’attention des acheteurs.
- L’art advisor, qui guide les collectionneurs dans leurs acquisitions et leur stratégie patrimoniale.
- Le consultant en assurance ou en gestion d’actifs artistiques, qui chiffre, inventorie et protège les collections.
- Sans oublier le galeriste et le marchand d’art, dont les choix éditoriaux et commerciaux façonnent la cote des artistes.
Tous partagent un même langage : celui de la rigueur et du regard.
Et tous ont besoin d’une formation solide, à la croisée de l’histoire de l’art, du droit, de l’économie et de la pratique professionnelle.
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Une formation complète et professionnalisante pour comprendre, estimer et faire circuler les œuvres dans un marché global en constante évolution.



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