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Rencontre avec Mafalda, en stage à l’Opéra National de Bordeaux

Après une licence en Langues Étrangères Appliquées à l’Université Bordeaux Montaigne, Mafalda a rejoint l’ICART en MBA Spécialisé Ingénierie Culturelle & Management afin de se professionnaliser et de se spécialiser dans le secteur culturel. Retour sur son stage en tant qu'assistante de production et de diffusion à l'Opéra National de Bordeaux.

Qu’est-ce qui vous a motivée à postuler pour un stage à l’Opéra National de Bordeaux ?

Je n’avais jusqu’ici travaillé que dans de petites associations, avec de petites équipes, et j’ai eu envie d’intégrer une grande structure culturelle pour en comprendre les rouages. L’Opéra National de Bordeaux me semblait être une opportunité idéale. Son activité est foisonnante tout au long de l’année, et la taille de son équipe (près de 300 permanent·es) implique des dynamiques de travail et de coordination beaucoup plus complexes. Pour moi, c’était un passage indispensable afin de saisir concrètement ce que représente la gestion d’une grande maison culturelle.

Pourriez-vous nous donner un aperçu de votre quotidien ?

Pendant mon stage, j’ai eu quatre missions principales. D’abord, l’organisation des auditions de chanteur·euses et du concours de chef·fe de chant : gestion des candidatures, élaboration des plannings et accueil des candidat·es. Ensuite, la gestion et la mise à jour des bases de données de production : un tableau Excel regroupant tous les événements de la saison, les fiches projets diffusées à l’ensemble des services, ainsi que des bilans statistiques. Ma troisième mission concernait la diffusion : j’ai recherché et contacté des structures en milieu rural pour accueillir la création d’une compagnie résidente. Enfin, j’ai coordonné le Bordeaux Live Opéra, une retransmission gratuite des spectacles en partenariat avec des structures de toute la Nouvelle-Aquitaine, en gérant à la fois la partie logistique et la contractualisation.

Y a-t-il un projet ou un spectacle en particulier qui vous a marquée ?

L’opéra Fidelio m’a particulièrement marquée. D’un point de vue artistique, d’abord, car la mise en scène dans le contexte de l’Occupation nazie et de la Résistance bordelaise était juste et engagée. Mais aussi, et surtout, grâce au partenariat avec le SPIP (Service pénitentiaire d’insertion et de probation) de la Gironde. Un groupe de personnes placées sous main de justice a participé à la figuration. Pour beaucoup, cette expérience a été une véritable source de confiance en soi, de fierté et de reconnaissance, qui les encourage aujourd’hui dans leur parcours de réinsertion. C’est ce type d’initiative qui donne tout son sens à mon choix de travailler dans le secteur culturel.

©Eric Bouloumié/ONB

Quels aspects de votre formation en MBA Spécialisé Ingénierie Culturelle & Management à l’ICART vous ont été particulièrement utiles pour relever les défis de ce stage ?

Les connaissances théoriques des cours d’administration et de droit se sont révélées très précieuses, notamment pour comprendre les statuts juridiques et les différentes typologies de contrats comme les CDDU ou les contrats de cession. À cela s’ajoutent les séminaires de théâtre et de prise de parole, qui m’ont beaucoup aidée à gagner en confiance et en assurance. Dans une maison comme l’Opéra, où les interactions impliquent des équipes nombreuses et hiérarchisées, cette aisance relationnelle m’a permis de gagner en légitimité et en efficacité.

Grâce aux partenariats de l’ICART avec le FIFIB (Festival international du film indépendant de Bordeaux) ou le CAPC (musée d'art contemporain de Bordeaux), vous avez participé à des missions professionnalisantes. Pourriez-vous nous en parler ?

Au CAPC, j’ai participé à une mission de médiation à l’occasion de leur événement anniversaire pour leurs 50 ans. Il s’agissait de questionner le public sur l’avenir de la terrasse du musée, inexploitable l’été à cause des fortes chaleurs, et de trouver ensemble des solutions afin de lui redonner vie et de la revégétaliser de manière pérenne.

Au FIFIB, j’ai contribué à l’accueil des invités (partenaires et professionnel·les) et aidé l’équipe de production lors de l’installation du site. Si ces missions n’ont pas mobilisé de nouvelles compétences techniques, elles ont en revanche joué un rôle essentiel dans la création et la consolidation de mon réseau professionnel local. Le fait d’avoir pu échanger et bien m’entendre avec ces professionnels est pour moi un atout précieux.

L’Opéra national de Bordeaux réunit l’opéra, la danse, le chœur et l’orchestre, et accueille plus de 230 000 spectateurs par saison. Qu’avez-vous découvert de cet environnement pluridisciplinaire, et qu’est-ce que cela vous a appris sur vous-même ou vos aspirations professionnelles ?

Ce stage m’a permis de découvrir des disciplines que je connaissais peu (le lyrique et le répertoire classique) en complément de la danse que j’apprécie déjà particulièrement. Cela a considérablement enrichi ma culture artistique et c’est là le bénéfice le plus significatif de mon stage. Cette ouverture me conforte dans l’idée que la curiosité et l’envie de découvrir de nouvelles formes artistiques sont essentielles pour évoluer dans ce secteur, et renforce mon aspiration à travailler dans des structures pluridisciplinaires où les univers se croisent et se nourrissent.

Près d’un tiers du public de l’Opéra est issu de publics dits prioritaires (scolaires, jeunes, publics éloignés ou empêchés). Comment cette ouverture s’est-elle reflétée dans vos missions ou dans votre expérience au quotidien ?

C’est vrai que l’Opéra National de Bordeaux accorde une attention particulière à la diversification de ses publics, notamment à travers le travail du service d’action culturelle.
J’ai eu la chance de contribuer directement à cette démarche grâce au dispositif Bordeaux Live Opéra, qui consiste à retransmettre gratuitement certains spectacles en direct dans des lieux partenaires (EHPAD, cinémas, communes rurales, etc.) afin de toucher des publics à l’accès contraint. Ce dispositif rencontre un vif succès et est toujours très apprécié des participant·es, car il crée un lien direct et concret entre l’Opéra et des spectateurs qui n’auraient pas forcément pu vivre cette expérience autrement. Pour certain·es, c’est même une véritable passerelle, leur donnant l’envie ou le courage de franchir ensuite les portes du Grand-Théâtre.

Quels conseils donneriez-vous à un(e) étudiant(e) qui souhaiterait effectuer un stage dans une institution culturelle aussi dynamique que l’Opéra National de Bordeaux ?

Je dirais que le plus important est de comprendre les enjeux propres à chaque métier au sein de l’institution. Dès la lettre de motivation et l’entretien, il faut montrer que l’on a saisi les spécificités de la structure et ce qui s’y joue concrètement. Une fois en stage, je conseille d’aller à la rencontre d’un maximum de personnes, dans tous les services, afin de comprendre la réalité de leur travail.

 

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